La dysmorphophobie


L'une des caractéristiques que partagent les anorexiques est la dysmorphophobie autrement dit la perception du corps erronée. Le corps n'est pas perçu dans sa réalité.  "Lorsque je faisais 33 kg pour 1m71, je trouvais encore que j'avais du ventre". C'est comme si nous avions mis des lunettes grossissantes et que nous nous regardions dans le miroir. Ce sont surtout les repères sur lesquels nous nous basons pour pouvoir juger si nous sommes plus ou moins grosse qu'avant. Je soumets l'hypothèse que notre curseur concernant l'image de notre corps se situe avant l'adolescence, au moment où nous n'avions pas de formes féminines et lorsque nous étions encore enfant. En effet, dans la pathologie anorexique, le refus de grandir et l'angoisse du futur restent très prégnants. C'est pourquoi la transformation du corps que l'adolescence engendre est par essence même "traumatique" pour la jeune fille ou le jeune homme susceptible de déclarer ce type de trouble. Toutes les formes féminines sont rejetées en puissance. La masse adipeuse nécessaire à la jeune fille qui devient femme pour générer son cycle hormonal, est perçue par l'anorexique comme dégoûtant, salle, honteux, gras. C'est pourquoi, elle met en place un combat d'acharnée pour retrouver son corps de petite fille : sport sans repos, régime très stricte, vomissement, laxatif.
Certaines personnes obèses peuvent également ne pas se percevoir comme tel. Ils ont également une image erronée de leur réalité. Un psychiatre me racontait qu'il avait deux patients obèses qui ne mesuraient pas qu'ils ne pouvaient pas rentrer tous les deux dans leur voiture. Les risques encourus sont là aussi énormes. L'anorexique fait peur et le gros fait encore rire alors que les dangers liés aux risques cardio vasculaires sont bien présents.

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