mardi 14 juin 2011

L'anorexie, un trouble complexe

L'anorexie est une pathologie qui touche surtout les adolescentes mais on constate actuellement qu'elle touche également les garçons et les femmes de tout âge. Toutefois, on peut dire que ce sont les jeunes filles les plus atteintes et de plus en plus tôt. Les symptômes de cette maladie : une perte de poids conséquente (un Indice de Masse Corporelle inférieur à 18,5), une aménhorée (perte des régles chez les filles), l'obsession du corps, l'hyperactivité (sportive, intelectuelle,...), de la boulimie pour compenser les carences (sauf dans l'anorexie stricte).

De nombreuses explications et théories tentent d'expliciter cette pathologie incompréhensible dans une socièté où l'on ne peut mourrir de faim et c'est bien là le problème.
Deux grands courants psychiatriques et psychologiques existent avec des oppositions et des complémentarités : tout d'abord le courant psychanalytique avec une explication qui réside dans le passé de la patiente ou du patient et qui tente de guérir les malades au travers la cure psychanalytique et la prise de conscience de la construction de la pathologie au sein de la famille. Bien sûr, dans le courant psychanalytique, il existe de multiples théories que je ne vous décrirais pas dans ce blog. Je tenterais de vous transmettre mes connaissances en la matière et les méthodes qui m'ont permis de m'en sortir en étant le plus objective possible. Avec le courant psychanalytique, la guérison repose sur la parole et l'acceptation des conflits intrapsychiques qui ont construits la névrose. A ce propos, j'estime que cette pathologie se situe entre la névrose et la psychose dans le sens où les patients n'ont plus conscience qu'ils se détruisent et que la plupart de leur réflexes s'organisent autour de la pathologie, à savoir l'hyper-contrôle de leur corps. Dans ce premier courant, pendant longtemps, la relation mère-enfant, était la principale hypothèse pour expliquer la maladie. Aujourd'hui, la recherche a avancé et de nombreuses hypothèses viennent enrichir la première et ainsi déculpabiliser les parents et surtout les mères qui se sentiront malgré tout toujours coupables.

En ce qui concerne la cure psychanalytique, elle convient à certains et certaines malades, néanmoins elle demande beaucoup de temps et de maturité chez les patients. Il faut déjà apprendre à comprendre ce language psychanalytique et être prêt à remettre toute son histoire en question avec pas forcément de solutions. Cela dépend avant tout de la relation qui existe entre le patient et son psy, ainsi que de la manière que ce dernier adopte pour gèrer la thérapie avec ces patients.
J'eméts des réserves sur ce type de thérapie pour l'avoir moi-même expérimentée. Je pense que la parole est nécessaire pour guérir, les émotions bloquées doivent s'exprimer mais lorsque le corps est bloqué les émotions le sont également. C'est pourquoi, je pense que ce type de thérapie n'est pas suffisant surtout dans les cas extrêmes.


Il existe un second grand courant que j'appellerai "cognitivo-constructiviste" ou comportementaliste pour vulgariser et simplifier les explications. Cette théorie s'attache davantage à repèrer les comportements pathologiques et les environnements qui s'y rattachent. Le but est de changer ces comportements au travers des contraintes qui neutralisent tous les rituels mis en oeuvre par les patientes et les patients pour contrôler son corps. Pour avoir également éprouver ce type de thérapie, je pense qu'elle permet de modifier ses réflexes et de débloquer les blocages émotionnels au travers les obsessions alimentaires. Toutefois nous pouvons dire que l'individu n'est pas une somme de comportements et qu'il a une histoire avec des affects et des sentiments. C'est pourquoi il faut combiner plusieurs approches pour guérir de cette pathologie plus ou moins longue selon le degré de gravité et l'âge du début de la maladie.

Un courant assez récent malgré tout a permis de donner de nouvelles explications à cette pathologie et de mettre en oeuvre de nouvelles solutions thérapeutiques très efficaces et efficientes : le courant des "addictions". Ce courant met en lumière le fait que l'anorexique se comporte comme une ou un drogué sans drogue. Le sport est pratiqué à outrance telle une vraie drogue; le jeûne est vécu comme une sensation indispensable, une quête obsessionnelle; la boulimie, composante souvent rattachée à la maladie anorexique devient également une source de plaisir intense avec toutes les souffrances qu'y se rattachent à ces types de comportements.

Pour résumer, l'anorexie est une pathologie très lourde à traiter. Elle atteint toutes les dimensions sur lesquelles une personne se construit, s'identifie et vit tout simplement.
Pour ma part, ce trouble a débuté à l'âge de 18 ans, et j'en suis presque sortie à l'âge de 37 ans avec une rechute grave à 35 ans.
Le parcours est long, il faut de la patience et être entourée de différents spécialistes : nutritionniste, psychiatre, médecin traitant,...Je reparle de mon parcours plus précisément dans la rubrique suivante : guérir de l'anorexie, un long chemin.

J'attends vos critiques, vos informations complémentaires concernant les informations qui constituent cette page dans la rubrique "commentaires" ouverte à tous et toutes.

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